Les salariés s’inquiètent du durcissement du mouvement de grève au sein de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille.
Une conférence de presse et une lettre ouverte. Les 255 salariés non-grévistes de l’entreprise Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord) ont souhaité se faire entendre ce vendredi matin.
« Une cassure entre nous »
Deux mois après le début de la grève, cette opération, soutenue par la direction, vise à tenter d’apaiser la situation. « La dernière intrusion que nous avons subie a marqué une cassure chez nous », explique Caroline Binot, salariée depuis 22 ans chez Vertbaudet, au micro de BFM Grand Lille.
Ces salariés non-grévistes dénoncent la multiplication des actions menées par les 70 employés en grève pour demander une revalorisation de salaire. « Nous avons senti que la grève a basculé dans autre chose. Ça nous fait extrêmement peur », poursuit Caroline Binot.
« Oui, on veut des salaires plus élevés », reconnaît Laetitia Campa, préleveuse-emballeuse à Vertbaudet au sujet de la lutte menée par les grévistes. Mais, elle affirme que les demandes faites auprès de la direction -150 euros nets d’augmentation par mois- sont trop importantes.
« Elles ont demandé de trop. Elles auraient peut-être dû commencer petit pour avoir quelque chose », affirme Laetitia Campa.
Pour que les négociations avancent, les non-grévistes demandent un dialogue ouvert avec leurs collègues en grève et sans l’intervention des politiques et des syndicats. « Simplement des ouvriers entre eux », suggère Louisa Bouallam, contrôleuse qualité à Vertbaudet.
Des tensions en hausse
Le mouvement de grève est mené par la CGT, syndicat minoritaire dans l’entreprise, face à FO et à la CFTC qui ont eux signé en mars dernier les négociations annuelles sur les salaires.
Depuis le début de la grève, les tensions se multiplient devant l’entrepôt de Marquette-lez-Lille. La CGT a dénoncé notamment les brutalités d’un policier contre une gréviste pendant l’évacuation du piquet de grève.
Une enquête du parquet est aussi ouverte après des violences rapportées par un délégué CGT, qui aurait été frappé par des personnes se présentant comme des « policiers en civil », selon le syndicat.
