SECTION 13FM

IL N'Y A PAS QUE AMAZON.COM OU BOOKING.COM DANS LA VIE !

Festival de Cannes : statistiquement, quel serait le portrait-robot du lauréat de la Palme d’or ?

La Palme d’or, exposée lors du 76ᵉ Festival international du film, à Cannes, le 16 mai 2023.

le 76e édition du Festival de Cannes se termine samedi 27 mai avec la projection du long-métrage Elémentairede Peter Sohn, hors compétition. Après onze jours de frénésie sur la Croisette, le jury, présidé par le vainqueur de la dernière édition, Ruben Östlund, doit décerner la Palme d’or à l’un ou l’une des vingt et un cinéastes en compétition.

Qui gagnera la prestigieuse récompense ? Dans un contexte où le Festival prône la parité et la diversitéles femmes ou les nouveaux visages de la sélection officielle ont-ils une chance de gagner ? Sans préjuger de la qualité des films de l’édition 2023, nous avons tenté de dresser un portrait-robot des cinéastes qui ont le plus de chances de gagner, en se basant sur les profils des gagnants des précédentes éditions. Les données ne prennent pas en compte les années 1948, 1950, 1968 et 2020, durant lesquelles le Festival n’a pas eu lieu ou ne s’est pas déroulé en intégralité.

Une chance sur trois pour qu’une femme remporte la Palme d’or

Cette édition s’est distinguée des années précédentes par un nombre inédit de réalisatrices sélectionnées dans la compétition officielle. Sur les vingt et un cinéastes, sept sont des femmes, soit un tiers de la sélection. Un record, même si la parité est encore loin.

L’affaire Weinsteinle mouvement #moi aussi et les engagements du Festival en faveur de la parité ont encouragé la diversité dans la compétition, sans pour autant parvenir à résoudre entièrement les problèmes de parité. « L’augmentation du nombre de femmes en compétition fait partie de nos efforts globaux pour parvenir à plus de diversité et de parité »a expliqué le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, dans Variété. Dans 2012, le Festival n’avait pas sélectionné de réalisatrice, pour la vingt-septième fois de son histoire. Depuis, la situation ne s’est jamais reproduite.

La réalisatrice Ramata-Toulaye Sy présente son premier long-métrage, « Banel et Adama », au Festival de Cannes 2023, le 21 mai 2023.

Une Palme d’or décernée à une réalisatrice pour cette 76e édition redonnerait un peu de mixité à ce titre résolument masculin. Dans l’histoire du Festival de Cannes, seulement deux femmes ont remporté la Palme d’or : Jane Campion, en 1993 pour La Leçon de piano (ex æquo avec le réalisateur Chen Kaige) et Julia Ducournau, en 2021, avec Titane.

86 % de chances pour que le cinéaste de la Palme d’or 2023 ait déjà concouru les années passées

Parmi les vingt et un cinéastes susceptibles de recevoir la Palme d’or, seuls trois sont totalement novices à Cannes : Wang Bing (Jeunesse), Ramata-Toulaye Sy (Panel et Adama) et Jonathan Glazer (La zone d’intérêt). Tous les autres avaient déjà présenté un film en compétition dans la sélection officielle ou dans Un certain regard des années passées. Cinq d’entre eux ont déjà obtenu la Palme d’or.

La sélection 2023 est marquée par la présence de grands noms du cinéma. En effet, quatre des cinéastes en compétition figurent dans le top 10 des réalisateurs avec le plus de sélections à leur actif. Ken Loach, qui présente cette année Le vieux chênefait même partie des rares cinéastes à avoir reçu deux fois le prestigieux titre (Le Vent se lève en 2006 et Moi, Daniel Blake en 2016).

Le réalisateur chinois Wang Bing présente son film documentaire « Jeunesse », le 19 mai 2023, au Festival de Cannes.

Une chance sur quatre pour que la Palme d’or soit française

Sur les vingt et un films nommés, seize sont réalisés par des Européens et deux par des Américains. Avec cinq cinéastes français en lice, le cinéma tricolore a statistiquement une chance sur quatre de recevoir sa seizième Palme d’or.

La Tunisienne Kaouther Ben Hania (Les Filles d’Olfa) et la Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy (premier long-métrage) représentent le continent africain. La victoire d’une de ces deux femmes permettrait au continent de décrocher sa deuxième Palme d’or, quarante-huit ans après celle du réalisateur algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, pour le film Chronique des années de braise.

La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania présente « Les Filles d’Olfa » au Festival de Cannes, le 20 mai 2023.

Le cinéma asiatique compte deux représentants, dont le Japonais Hirokazu Kore-eda, réalisateur du film Kaibutsudéjà Palme d’or en 2018 pour Une affaire de familleet le chinois Wang Bing pour son film documentaire. Enfin, côté Amérique du Sud, le réalisateur brésilien produit au Royaume-Uni Karim Aïnouz a été nommé pour son film Le Jeu de la reine.

Depuis la création du Festival de Cannes, les films ayant reçu la récompense suprême (Grand Prix du jury jusqu’en 1975, puis Palme d’or) sont majoritairement occidentaux. Cette édition ne fait pas défaut et les réalisateurs occidentaux de la sélection ont statistiquement 71 % de chances de remporter la Palme d’or.

Partager sur :